« Dans quel monde on vit, on va où comme ça ?! »
« On pourrait pas juste s’aimer et accepter d’être différents sans se coller des étiquettes ? »
« Pourquoi c’est difficile de mettre des sujets complexes sur la table, être honnêtes sans octroyer à l’autre la valeur d’être une bonne ou une mauvaise personne ? »
Voilà des questions qui me portent à bien des niveaux depuis ma tendre enfance.
J’ai souvent senti dans bon nombre de situations qu’il y avait un « truc qui sonnait faux ».
un truc invisible dont on doit pas parler parce que ça mettrait le feu aux poudres, parce que ça réveille les démons, les Djinns, les parts d’ombres (ou le qualificatif qui te convient) chez certaines personnes, parce que ça nous met face à nos propres limites et incapacités.
Cependant cette attitude ne permet pas de crever l’abcès et de sortir du problème.
C’est la politique de l’autruche. On préfère éviter le danger plutôt que de l’affronter, c’est humain.
C’est Chuck Palahniuk, qui a notamment écrit Fight Club, un auteur que j’affectionne et que j’admire dans
sa capacité à être disruptif et à impacter qui m’a amenée à réfléchir sur le sujet.
Elle s’appelle « Tripes » et je te laisse la lire si tu as le coeur assez accroché mais pour faire bref sans spoiler c’est l’histoire d’un jeune homme qui a fait un truc terrible qui entache l’histoire et le « karma » de sa famille. Tout le monde sait ce qu’il s’est passé, toute la famille en subit les conséquences mais personne n’en parle pour éviter de remuer le problème. Malgré tout comme le dit Palahniuk dans la nouvelle ça reste là « c’est comme une carotte invisible au dessus de la tête », elle est là, tout le monde le sait mais ça bouge pas, comme ci c’était immuable.
Je crois qu’un des dénominateurs commun de ceux qui ont fait de grandes choses est le même :
C’est un mix subtil entre cette capacité à avoir des conversations difficiles et celle de savoir se taire.
Derrière chaque Mozart, chaque Einstein, chaque Greta Thundberg il y a cette conviction que la vérité est ailleurs, qu’il y a plus que ce qu’il ne parait vraiment, que des causes valent la peine d’être défendues, quelque chose de plus grand en somme sans être irréaliste et qui peut amener à des solutions concrêtes et libératrices.
Cette idée que l’on peut apporter quelque chose au monde.
On peut reprocher à certaines personnes de se poser trop de questions, de tout questionner, de pas se laisser aller à la vie. Je suis pourtant convaincue que c’est ce côté disruptif qui a permis à certains hommes et femmes de porter des idées, de créer des concepts novateurs et de changer le monde. Ce sont souvent des personnes qui sont en dehors de la norme, qui sont déterminées à rompre avec des modèles archaïques, qui ont une vision de l’avenir et des idées innovantes qui ont permis à l’humanité d’avancer. Et oui, les défauts cachent en fait des qualités 🙂
Ces personnes ont également une qualité qui relève de mon point de vue de l’intelligence émotionnelle : la capacité à parler de sujets difficiles en faisant passer leurs idées sans blesser.
Alors évidemment il y a des moments et des endroits pour faire ça. Le but n’est pas de ruiner le jour de noël, de saper le moral de toute la famille et de provoquer un AVC à tata Michèle… Malgré tout, je vous souhaite autant que possible d’oser et d’avoir des conversations difficiles avec vous-même mais aussi avec les autres avec respect et compassion.
Je vous souhaite de bonnes fêtes de fin d’année et une chouette nouvelle année à venir !!